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Guide des difficultés de rédaction en musique (GDRM)

Typographie > Signes de ponctuation

La présente page précise les contextes dans lesquels les signes de ponctuation et autres signes apparentés sont utilisés dans des textes sur la musique, principalement dans des contextes d'une nature technique. Il s'agit de situations sur lesquelles les ouvrages généraux sont habituellement muets. La page reprend plusieurs éléments traités ailleurs dans le GDRM dans un contexte précis.

Pour les règles relatives au bon usage des signes de ponctuation du point de vue grammatical, on consultera les ouvrages appropriés et les principes permettant une typographie soignée, et plus particulièrement la section sur les espaces insécables.

Point (.)

Abréviations : On ajoute un point abréviatif lorsque la dernière lettre de l'abréviation n'est pas la dernière lettre du mot. Le point final et le point abréviatif se confondent.

ibid. {ibidem}

Abréviations des catalogues thématiques : Les sigles désignant les catalogues thématiques d'œuvres de compositeurs prennent habituellement un point. Certains sigles composés de plusieurs lettres, comme BWV, HWV et TrV, n'en prennent cependant pas. Dans les sources britanniques, les sigles sont souvent écrits sans point (et sans espace avant le numéro).

Franz Schubert, Sonate pour piano en si bémol majeur, D. 960
Johann Sebastian Bach, Die Kunst der Fuge, BWV 1080

Notices bibliographiques : Le point sert à séparer les trois parties d'une notice bibliographique (auteur, titre, adresse bibliographique) telle qu'on la présente dans une bibliographie (par opposition à une note, qui utilise les virgules).

Beard, David, et Kenneth Gloag. Musicology : The Key Concepts. Abingdon, Oxfordshire; New York : Routledge, 2005.

Numérotation d'exemples, de tableaux, etc. : Le point relie le numéro d'un chapitre et le numéro d'un exemple musical, d'un tableau, d'une figure.

Exemple 12.4
Tableau 4.12

Titres : On n'utilise pas de point à la fin des titres sur les pages de titre ou les affiches ou encore à la fin des titres de sections qui ne sont pas suivis de texte. Il s'agit d'une pratique du passé qui se voyait souvent sur des pages de titre de partitions, des affiches et dans les titres d'articles de périodiques et de journaux. Il est surprenant de voir que la façade de la Konzerthaus à Vienne, inaugurée en 1913 affiche sur son fronton Wiener Konzert Haus. (donc avec le point).

Il tessuto d'arabeschi [Kaikhosru Shapurji Sorabji]

Dans une liste d'œuvres ou un programme de concert où les titres peuvent être accompagnés de nombreux détails qui exigeront l'utilisation des ponctuations, on n'a pas besoin de point à la fin étant donné qu'il ne s'agit pas d'une phrase mais simplement d'un ensemble complexe formant une unité.

Gustav Mahler (1860-1911), « Lied des Verfolgten im Turm » [Chant du persécuté dans la tour], tiré de Des Knaben Wunderhorn [Le cor enchanté de l’enfant], no 8 (1898)

Liens Internet : Lorsqu'on doit couper une adresse URL pour éviter qu'elle ne soit traitée comme une longue chaîne de caractères risquant de produire une justification inélégante, on place la division avant le point, ce qui force l'œil à poursuivre la lecture à la ligne suivante.

https:// | roberge | .ulaval | .ca/ | gdrm/ | index | .htm

Virgule (,)

Énumérations : Malgré la règle, on ne devrait pas hésiter à placer une virgule avant le dernier élément d'une énumération si cela permet une plus grande clarté, particulièrement dans le cas où la conjonction et intervient dans l'avant-dernier élément.

Il s'était fait offrir de composer trois sonates de grandes dimensions, un concerto pour violon et orchestre, et un opéra de chambre.

Juxtaposition d'éléments : La virgule, et non la barre oblique, sert à juxtaposer des années, p. ex. de composition, dans une mention entre parenthèses. La précision est utile dans le cas d'œuvres dont la composition s'est déroulée à divers moments plutôt que d'une façon continue ou qui a fait l'objet d'une révision. La virgule permet aussi de séparer l'année de composition et une indication d'arrangement, de révision, d'édition (ou de non-édition).

Kaikhosru Shapurji Sorabji, Movement for Voice and Piano (1927, 1931)

Si l'on doit ajouter entre parenthèses plus d'un élément, on utilisera plutôt un point-virgule pour séparer ceux qui forment une unité.

Franz Liszt, Madrigal, S. 171a (1845, inédit)
Franz Liszt, Totentanz pour piano et orchestre, S. 126 (1849; arr. pour piano solo, 1860-1865)
Franz Schubert, Die junge Nonne, D. 828 (1825), arr. Franz Liszt (S. 558, no 6; 1838)

Numéros d'opus et de catalogue thématique : La virgule permet de séparer le titre du numéro d'opus ou de catalogue thématique, qui est une apposition.

Wolfgang Amadeus Mozart, Thamos, König in Ägypten, K. 345

Si un numéro à l'intérieur d'un opus s'ajoute, on le traite comme une apposition, donc en le faisant précéder d'une virgule. Voir aussi les remarques au sujet de la ponctuation à l'intérieur d'un numéro d'opus.

Johannes Brahms, Intermezzo en la majeur, op. 76, no 6, [...]

Notices bibliographiques : La virgule sert à séparer les parties d'une notice bibliographique donnée en note, par opposition à une notice donnée en bibliographie, qui utilise les points.

1Henry Prunières, Nouvelle histoire de la musique, 2 vol. (Paris : Rieder, 1934), 20.

Dates dans les titres d'ouvrages ou d'articles : La virgule s'utilise pour séparer d'un titre les dates qui en font partie et indiquent la période couverte.

Claude Debussy : Lettres, 1884-1918 (François Lesure)

Formes normales : La virgule, sans espace après, relie les nombres servant à indiquer les formes normales dans la terminologie de la théorie des ensembles (angl. set theory).

4-1, [0,1,2,3] = B-A-C-H (si, la, do, si)

Point-virgule (;)

Énumérations : Le point-virgule sert à séparer les éléments d'une énumération lorsque ces éléments sont longs ou comportent déjà une ou plusieurs virgules.

Il s'était fait offrir de composer trois sonates de grandes dimensions, dont l'une pour alto et piano; un concerto pour violon et orchestre d'une durée minimale de 20 minutes; et un opéra de chambre sur un sujet de son choix.

Juxtaposition d'éléments : Le point-virgule permet de montrer comment se regroupent de façon logique divers éléments d'information juxtaposés à l'intérieur d'une parenthèse.

Franz Liszt, Hamlet, S. 104 (1858; version pour piano à quatre mains, 1874; version pour deux pianos, v. 1858-1861)

Il permet aussi d'insérer une ponctuation plus forte que la virgule lorsqu'on doit donner plus d'une information à l'intérieur de parenthèses.

Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie (VRT; Organisation flamande de radiodiffusion et de télévision)
Marthe Martine (née Boutte; 1891-1948)

Notices bibliographiques : Le point-virgule s'utilise pour séparer les noms d'éditeurs lorsque l'adresse bibliographique en comporte plus d'un.

Beard, David, et Kenneth Gloag. Musicology : The Key Concepts. Abingdon, Oxfordshire; New York : Routledge, 2005.

Il permet aussi de séparer l'intervalle de pages de l'article ou du chapitre complet dont sont tirées certaines pages précises.

[...] ⁠369-387; 370-371.

Deux-points (:)

Sous-titres : Le deux-points sépare un titre d'un sous-titre, qui peut être s'écrire avec une majuscule ou une minuscule initiale selon le protocole utilisé.

Souvenirs musicaux et littéraires : Menus faits, grands enseignements (Edmond Maurat)

Notices bibliographiques : Le deux-points sépare le nom de la ville du nom de la maison d'édition dans les adresses bibliographiques.

Honegger, Marc, dir. Dictionnaire du musicien : Les notions fondamentales. Paris : Larousse, 2002.

Catalogue Hoboken : Le catalogue des œuvres de Joseph Haydn établi par Anthony van Hoboken utilise le deux-points pour séparer la catégorie (chiffres romains) du numéro d'œuvre (chiffres arabes).

Missa in tempore belli, Hob. XXII : 9 (1796)

Durées : Le deux-points sépare les minutes des secondes dans les indications de durées des pièces sur l'étiquette de dos d'un disque ou dans le livret. Malgré la règle et ce que fait automatiquement Microsoft Word, il n'y a jamais d'espace insécable avant (ou après) le deux-points dans ce cas précis. Si la chose se produit, il faut corriger l'insertion manuellement.

[12:34]
[12 :34] {espace avant le deux-points}
[12: 34] {espace après le deux-points}

Références bibliques : L'une des conventions pour la présentation des références bibliques utilise le deux-points pour séparer le chapitre (ou le numéro) du verset. On n'utilise pas d'espace insécable dans ce contexte, pas plus qu'après le deux-points.

Ps. 38:14 {« Exaudi orationem meam », verset utilisé par Stravinsky dans le premier mouvement de la Symphonie de psaumes}
Ps. 38 :14 {espace avant le deux-points}
Ps. 38 : 14 {espaces avant et après le deux-points}

Point d'interrogation (?)

Années incertaines : Le point d'interrogation suit immédiatement une année que l'on propose sous toute réserve; il remplace aussi un ou plusieurs chiffres qui font l'objet d'un doute.

(1934?)
[191?] {décennie connue sans plus de précision}

Placé avant un mot ou un groupe de mots : Le point d'interrogation placé à un endroit stratégique peut servir à indiquer qu'un élément d'une référence géographique et chronologique n'a pas été établi avec certitude.

Paris, ?décembre 1500 {à Paris, en 1500, probablement en décembre}
Paris, ? décembre 1500 {à Paris, probablement en décembre 1500}

Point d'exclamation (!)

Expression de surprise : Il faut se demander s'il est vraiment essentiel de manifester sa surprise avec un point d'exclamation entre crochets dans les passages cités. On peut faire état du caractère inusité dans le texte ou laisser le lecteur tirer ses propres conclusions.

Le catalogue des œuvres de Czerny compte plus de 800 [!] numéros d'opus.

Trait d'union, tiret demi-cadratin, tiret cadratin et tiret bas (-, –, —, _)

Dans Microsoft Word, on tape Ctrl+− (signe moins sur le pavé numérique) pour le tiret demi-cadratin, et Ctrl+Alt+− (signe moins sur le pavé numérique) pour le tiret cadratin. D'autres codes et moyens de produire ces caractères et d'autres sont présentés ailleurs.

Si la distinction en anglais nord-américain entre les usages des tirets cadratin (angl. em dash) et demi-cadratin (angl. en dash) est bien établie (mais moins rigide en anglais britannique, qui préfère le tiret demi-cadratin dans plus de contextes), elle est plus floue en français, de sorte que l'on doit faire un choix et s'y tenir à l'intérieur d'un texte, d'une publication, d'un site, etc. On pourra consulter les sources suivantes pour quelques pistes.

Le français au bureau (Office québécois de la langue française) : Favorise le tiret demi-cadratin plutôt que le tiret cadratin.

Clefs du français pratique (Bureau de la traduction, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada) : Souligne qu'on ne fait pas de distinction, mais ajoute que, dans les ouvrages soignés, on utilise le tiret court de part et d’autre d’une incise, devant les éléments des listes et des énumérations, et dans les toponymes surcomposés, et le tiret long pour les changements d'interlocuteurs et la nullité.

GDRM : tiret demi-cadratin, tiret cadratin.

« Points de langue : Des tirets plus ou moins étirés » (Druide) : Fait valoir dans un article de 2005 que la typographie française traditionnelle utilise le tiret cadratin pour tous les emplois et le demi-cadratin dans les justifications étroites, et que la pratique, depuis quelques décennies, favorise l'emploi du demi-cadratin. Recommande cependant le tiret cadratin. Voir aussi « Posologie — Guide d'utilisation d'Antidote 10 ».

Le Ramat de la typographie, 11e éd. (2017) : Utilise le tiret cadratin pour les incises et le tiret demi-cadratin pour joindre des éléments dont l'un contient déjà un trait d'union ou lorsqu'on le trouve visuellement préférable.

« Tiret » (Wikipédia) : Présentation détaillée des usages.

« Wikipédia:Conventions typographiques » : Fait état uniquement du tiret cadratin pour les incises.

Trait d'union

Codes relatifs au contrôle bibliographique et aux techniques d'enregistrement : Les parties des codes servant à identifier avec précision les livres, les périodiques et les partitions (p. ex. ISBN, ISSN, ISMN, etc.) sont séparées par des traits d'union.

ISBN 0-85967-923-3
ISSN 0710-0353
ISMN M-011-40800-1

Liens Internet : Les chaînes de caractères qui composent une adresse URL ne devraient jamais être divisées avec un trait d'union. On renvoie simplement à la ligne suivante, sans aucune marque, et ce, avant les points et autres signes (-, @, ~, _, ?, %, =) et après les barres obliques (simples ou doubles). Une division qui se confondrait avec un trait d'union faisant partie d'un lien pourrait mener à des erreurs de transcription, puisque qu'un changement dans la disposition des mots pourrait faire le disparaître, ce qui invaliderait l'adresse URL.

https:// | roberge | .mus | .ulaval | .ca/ | gdrm/

Liaison des préfixes : Certains préfixes exigent d'être suivis d'un trait d'union, mais il existe de nombreuses exceptions.

Liaison des années : La tradition française persiste à prescrire que les années soient reliées par un trait d'union, contrairement à la pratique des pays anglophones, où le tiret demi-cadratin (angl. en dash) montre avec plus de clarté l'idée de ... à tout en ajoutant une élégance typographique que le trait d'union ne possède pas.

1892-1988
1892–1988

Années de naissance de personnes vivantes : On devrait éviter le trait d'union (ou toute autre forme de tiret) pour indiquer qu'une personne est encore vivante. Les points de suspension, comme d'ailleurs un groupe d'espaces permettant d'ajouter une année de mort, ne sont pas plus appropriés.

(né en 1923)
(1923-)
(1923-...)
(1923-    )

Séparation des parties d'une date : Le trait d'union sert à séparer l'année, le mois et le jour dans les dates utilisant ce format dans des listes.

2004-04-04
2004.04.04
2004:04:04
2004/04/04

Énumérations à l'intérieur d'une phrase : Le trait d'union ne doit pas servir à relier les éléments d'une énumération à l'intérieur d'une phrase; c'est normalement la virgule qui sert à les séparer. Une énumération peut utiliser à la fois la virgule et le trait d'union (ou le tiret demi-cadratin); ce dernier doit servir à relier plus de deux éléments.

Messiaen utilise des armatures de six dièses dans quatre des Vingt regards sur l'Enfant-Jésus (nos 1, 15, 19, 20).
Messiaen utilise des armatures de six dièses dans quatre des Vingt regards sur l'Enfant-Jésus (nos 1-15-19-20).

On trouvera des exemples aux pages 1, 2, 4, 5, 10, 11, 13-15. {4-5 serait justifié si un même exemple s'étendait sur les pages 4 et 5}
On trouvera des exemples aux pages 1-2, 4-5, 10-11, 13-15.

Prénoms : Le trait d'union (idéalement insécable) relie les deux parties d'un prénom composé; cependant, on ne met pas de trait d'union dans le cas de deux prénoms juxtaposés.

Marc-Antoine Charpentier
François Antoine Habeneck

Juxtaposition des noms de personnes : Le trait d'union (et non la barre oblique) relie les noms du compositeur et de son transcripteur ou encore les personnes impliquées dans un même événement et les deux parties d'un couple.

Bach-Busoni {compositeur de l'œuvre originale et transcripteur; formulation appartenant à un registre moins soutenu et plus approprié sur une page de titre ou dans une conversation : « il a joué un Bach-Busoni en début de programme »}
La controverse Bekker-Pfitzner {controverse opposant ces deux personnes}
Le duo Santuzza-Turridu dans Cavalleria rusticana de Mascagni

Le trait d'union semble moins approprié pour relier deux compositeurs présents dans un même programme (voir le point suivant).

Noms de compositeurs figurant au programme d'un concert : Le trait d'union n'est pas idéal pour relier les noms de deux compositeurs dont on retrouve des œuvres au programme d'un concert. Comme l'entité qui en résulte n'a pas de sens, il vaut mieux trouver une autre formulation.

Le pianiste présentera un récital consacré à Beethoven et à Schubert.
Le pianiste présentera un programme Beethoven-Schubert.

Lorsqu'il y a plus de deux noms, on doit reformuler pour éviter une forme encore moins heureuse.

Elle a chanté des lieder de Schubert, de Schumann et de Wolf.
Elle a chanté des lieder de Schubert-Schumann-Wolf.

Tiret demi-cadratin

Il est essentiel de prendre la peine d'insérer les espaces insécables là où elles sont requises pour obtenir un résultat satisfaisant du point de vue typographique. L'astérisque (*) est utilisé ici pour montrer la position de l'espace insécable.

Formation de mots composés dont une partie est déjà composée : Le tiret demi-cadratin (angl. en dash) permet d'assurer une lecture logique d'une juxtaposition dont l'un des éléments comporte un trait d'union. Dans le deuxième exemple, il faudrait couper après le premier mot si l'on utilisait la coupure de mots (division en fin de ligne) et non après le deuxième ou le troisième.

Le couple Manon–des Grieux
Saguenay–Lac-Saint-Jean {pour éviter de suggérer qu'il est question de Saguenay-Lac + Saint-Jean}

Dates et heures : Le tiret demi-cadratin permet de relier les dates où se tient une activité ainsi que les heures de début et de fin d'une activité comme un concert, une conférence. On laisse une espace de part et d'autre du tiret, qui offre un meilleur fini typographique qu'un trait d'union isolé recommandé par certaines sources. Il semble préférable d'utiliser une espace insécable avant le tiret pour montrer clairement, dans un contexte où le deuxième élément est rejeté à la ligne suivante, que l'on a affaire à une construction de type de ... à.

12 mai*– 15 juin 2004
11 h 30*– 12 h 30

Degrés de la gamme et enchaînements d'accords : On peut préférer le tiret demi-cadratin au trait d'union pour relier les degrés de la gamme et les enchaînements d'accords dans les textes de nature analytique. On ne laisse pas d'espace entre les éléments. Le tiret convient mieux du fait que l'on doit souvent relier des éléments surcomposés où l'espace joue le rôle de trait d'union sous-entendu, p. ex. mi bécarre. On ne voudrait pas suggérer p. ex. bémol-mi ou dièse-la. Voir aussi la section relative au caret comme signe pour désigner les degrés de la gamme.

do bémol–mi bémol–mi bécarre–fasolsol dièse–lasido (gamme d'Alexandre Tcherepnine)

Séparation des indications de tempo : Le tiret demi-cadratin peut servir à séparer les indications de tempo multiples comme on en trouve dans certains mouvements de sonates ou de symphonies. On peut aussi utiliser le tiret cadratin, qui prend cependant plus d'espace.

Lento*– Allegro con brio*– Andante*– Presto

Récitatif et air : Le tiret cadratin permet de séparer l'incipit du récitatif de celui de l'air. On peut aussi utiliser le tiret demi cadratin.

Frondi tenere e belle*– Ombrai mai fu (George Friedric Handel, Serse, HWV 40).

Il faut éviter de relier avec un trait d'union la désignation d'un mouvement et l'indication de tempo qui suit et ainsi suggérer que la juxtaposition des mots forme un tout.

Finale : Allegro non troppo, ma con fuoco (Balakirev, Sonate pour piano en si bémol mineur)
Finale-Allegro non troppo, ma con fuoco
Finale-allegro non troppo, ma con fuoco

Énumérations verticales : Le tiret demi-cadratin sert à introduire chacun des éléments d'une énumération verticale. L'utilisation du trait d'union dans ce contexte est une erreur très fréquente. Le point vignette () est une autre possibilité, d'ailleurs la plus souvent utilisée dans les sites Web (ou le point vignette est fréquemment remplacé par un carré).

–*Mélodie
– *Harmonie
– *Forme

-*Mélodie
-*Harmonie
-*Forme

Tiret cadratin

Il est essentiel de prendre la peine d'insérer les espaces insécables là où elles sont requises pour obtenir un résultat satisfaisant du point de vue typographique. L'astérisque (*) est utilisé ici pour montrer la position de l'espace insécable.

Incises : Le tiret cadratin (ou tiret sur cadratin) s'utilise pour séparer une incise, soit un membre de phrase pouvant être omis sans changer le sens de la phrase.

Il s'était vu offrir — *à sa grande surprise*— un doctorat honorifique de son alma mater.

On voit aussi souvent le tiret demi-cadratin dans ce contexte.

Il s'était vu offrir –*à sa grande surprise*– un doctorat honorifique de son alma mater.

Titre d'ouvrages et d'articles : Le tiret cadratin permet de séparer les titres des sous-titres dans certains cas complexes.

Profanation et sanctification du temps*— Journal musical : Saint-Pétersbourg, Paris, New York, 1910-1960 (Arthur Lourié)

Légendes : Le tiret cadratin peut remplacer le point comme séparateur entre le numéro d'un exemple ou d'une figure et sa description. Il a l'avantage d'éviter un point suivant de près le point entre les numéros de chapitre et d'exemple.

Figure 5.4*— James McNeil Whistler Turner, Music Party, East Cowes Castle (v. 1835). Reproduit avec l'aimable autorisation de la Tate Gallery, Clore Collection (Londres).

Mots illisibles ou omis : Deux tirets cadratins consécutifs (——) peuvent être utilisés pour remplacer un mot ou une partie de mot qui est illisible dans une source ou encore un mot omis pour éviter de choquer. Les tirets sont collés pour remplacer une partie d'un mot ou séparés par une espace de part et d'autre dans le cas d'un mot entier. Les guides en français semblent muet sur cet usage, mais les équivalents en anglais préconisent le double tiret cadratin (angl. double-em dash), qui correspond au caractère U+2E3A (⸺); sa longueur peut cependant ne pas vraiment sembler double selon la police utilisée. Les deux tirets cadratins consécutifs utilisés comme équivalent peuvent produire de légers espaces entre les tirets.

Il avait découvert un manuscrit attribué à un certain Gia——.
La mélodie passe du hautbois au —— avant de revenir à la clarinette.

Élément manquant : Le tiret cadratin sert à indiquer qu'un élément manque ou n'est pas pertinent dans un tableau ou une liste.

Séparation des indications de tempo : Le tiret cadratin peut servir à séparer les indications de tempo multiples comme on en trouve dans certains mouvements de sonates ou de symphonies. On peut aussi utiliser le tiret demi-cadratin.

Lento*— Allegro con brio*— Andante*— Presto

Récitatif et air : Le tiret cadratin permet de séparer l'incipit du récitatif de celui de l'air. On peut aussi utiliser le tiret demi-cadratin.

Frondi tenere e belle*— Ombrai mai fu (George Friedric Handel, Serse, HWV 40).

Dialogues : Le tiret cadratin sert aussi à marquer le changement d'interlocuteur dans un dialogue.

Tiret bas (souligné)

Bibliographies : Une série de six tirets bas suivis d'un point peut servir en traitement de texte à indiquer la répétition d'un même nom d'auteur dans une bibliographie. Les guides en français semblent muet sur cet usage, mais les équivalents en anglais préconisent le triple tiret cadratin (angl. three-em dash), qui correspond au caractère U+2E3B (⸻); sa longueur peut cependant ne pas vraiment sembler triple selon la police utilisée. On peut utiliser trois tirets cadratins consécutifs (———) comme équivalent, mais il faut accepter de légers espaces entre les tirets.

______. Soundings : Music in the Twentieth Century. New York : Schirmer Books; Londres : Collier Macmillan Publishers, 1988 {ouvrage de Glenn Watkins}.

Notes en bas de page : Pour séparer le texte des notes, les logiciels de traitement de texte insèrent automatiquement une ligne horizontale appelée filet, qui correspond à environ une quinzaine de tirets cadratins. Certains éditeurs utilisent cette ligne uniquement lorsqu'une note déborde sur une deuxième page.

Ceci est la dernière ligne de texte au bas de la page.
____________

1Ceci est la note 1.

Mise en musique de textes

Trait d'union : Le trait d'union sert à séparer les syllabes d'un même mot qui sont chantées sur différentes notes. Dans la partition, on utilise plusieurs traits d'union espacés (qu'on pourrait appeler « de conduite ») lorsque les syllabes sont distantes l'une de l'autre, comme dans un mélisme. On ajoute aussi une liaison du côté des hampes des notes visées.

La lu - ne blan - che Luit dans les bois; De cha - que bran - che Part u - ne voix Sous la ra - mée. {Paul Verlaine}

Souligné : Un souligné dont la longueur sera fixée par le logiciel de notation en fonction du contexte sert à indiquer que la dernière syllabe d'un mot se prolonge sur une nouvelle valeur de note (liée à la précédente).

La lu - ne blan - che Luit dans les bois; De cha - que bran - che Part u - ne voix Sous la ra - mée.____ {Paul Verlaine}

Élision (synalèphe) : Le signe d'élision (petite courbe concave sous la ligne de base, indiquée ici au moyen du tirant bas [U+203F]) se place, le plus souvent dans un texte en italien (mais aussi en français), pour indiquer que la dernière syllabe d'un mot et la première du mot suivant se prononcent en même temps.

S'assembra‿ogni beltà che qua si vede / Più c'altra cosa‿alle persone‿accorte (Michel-Ange, mis en musique par Kaikhosru Shapurji Sorabji, Cinque sonetti di Michelangelo Buonarroti, no 4)
Que la houle‿incline‿en silence (Sully Prudhomme, mis en musique par Gabriel Fauré, Trois mélodies, op. 23 : « Les berceaux »)

Points de suspension et d'omission (..., [...])

Points de suspension

Espaces : Les points de suspension ( trois petits points) suivent directement le texte auquel ils se rapportent, sans espace.

Il avait écrit à son collègue : « Si seulement j'arrive à terminer... »

Bienséance, discrétion, hésitation, humour, étonnement, etc. : Les diverses utilisations des points de suspension fréquentes dans la rédaction de type non savant doivent faire l'objet de la plus grande parcimonie dans les textes de nature scientifique.

Hans von Bülow, qui avait dirigé les créations de deux opéras de Richard Wagner, a vu sa femme Cosima le quitter pour... Wagner, avec qui elle avait une liaison depuis quelques années.

Remplacement de etc. : Même si certains guides en consacrent l'usage, il vaut mieux se servir du mot etc. plutôt que des points de suspension à la fin d'une énumération incomplète. Ces derniers suggèrent une pensée inachevée, voire une approche amateur de la rédaction, surtout lorsqu'ils sont nombreux. Le mot est toujours précédé d'une virgule, et jamais suivi de trois points de suspension à la place du point abréviatif.

Il a joué diverses pièces courtes de Chopin, de Schumann, de Scriabine, etc.
Il a joué diverses pièces courtes de Chopin, de Schumann, de Scriabine...

Points d'omission

Rôle : Les points d'omission servent à indiquer l'omission d'un ou de plusieurs mots d'un passage cité. Les crochets montrent qu'il s'agit d'une intervention de la part de l'éditeur du texte et aussi pour les distinguer des points de suspension.

« On peut facilement imaginer que j'avais écrit cette pièce [...] pour épater le bourgeois. » {Le passage omis pourrait se lire « pour 8 pianos préparés à 4 mains avec ensemble de 20 flûtes à bec ».}

Espaces : Les crochets qui entourent les points d'omission sont précédés et suivis d'une espace. Ils s'écrivent en romain même à l'intérieur d'un groupe en italique.

Anthony Philip Heinrich, The Dawning of Music in Kentucky [...] with Some Pieces of a National Character Adapted for the Piano Forte and also Calculated for the Lovers of the Violin, op. 1 (1820) {titre complet : The Dawning of Music in Kentucky; or, The Pleasures of Harmony in the Solitudes of Nature: Songs and Airs for the Voice and Pianoforte, Waltzes, Cotillions, Minuets, Polonaises, Marches, Variations with Some Pieces of a National Character Adapted for the Piano Forte and also Calculated for the Lovers of the Violin}

L'Office québécois de la langue française utilise points de suspension dans ce cas; points d'omission paraît plus approprié puisque le contexte d'utilisation apparaît clairement.

La tradition nord-américaine anglophone utilise trois points espacés et reliés par des espaces insécables (angl. ellipsis points) qui ne correspondent toutefois pas au caractère U+2026 ou Alt+0133 (), le tout sans crochets. À cela s'ajoute un point avant ou après selon l'emplacement du passage omis.

Parenthèses (( ))

Informations relatives à une personne ou une œuvre : Les parenthèses servent à fournir des informations comme les années de naissance et de mort d'une personne ou l'année de composition d'une œuvre.

Ferruccio Busoni (1866-1924)
Ludwig van Beethoven, Sonate pour piano no 8 en do mineur, op. 13 (1797-1798), « Pathétique »

Références bibliographiques : Les parenthèses servent à insérer une référence bibliographique dans des textes utilisant le système auteur-date ou encore à fournir le numéro de la page à laquelle on fait référence lorsqu'il est clair que toutes les références sont à un même ouvrage, comme dans une recension.

Comme plusieurs auteurs l'ont déjà montré (Beck 1990, 345; Rogers 2000, 12), [...]
L'auteur précise d'ailleurs que le compositeur s'était trompé à plusieurs reprises (p. 456).

Adresse bibliographique : Il n'y a pas de ponctuation autre qu'un point abréviatif avant la parenthèse qui introduit l'adresse bibliographique dans une note en bas de page.

1Henry Prunières, Nouvelle histoire de la musique, 2 vol. (Paris : Rieder, 1934), 1 : 20.

Parenthèses consécutives : Il est habituellement préférable d'éviter les rencontres de parenthèses en reformulant.

Dans le deuxième mouvement, un scherzo en fa dièse mineur, le compositeur utilise [...]
Dans le deuxième mouvement (Scherzo) (en fa dièse mineur), le compositeur utilise [...]

Elles peuvent toutefois être appropriées et difficiles à éviter lorsqu'on utilise le système auteur-date dans les références entre parenthèses dans le texte et qu'elles sont précédées d'une mention entre parenthèses. Il reste qu'il est toujours possible de reformuler pour éviter la rencontre.

C'est ce que l'on voit dans la troisième des œuvres de Schumann portant le titre de Fantasiestücke (op. 73) (Webster 2000, 135.)

Crochets ([ ])

Interventions éditoriales : Les crochets servent à indiquer qu'une lettre, un mot, une précision ou une correction ont été ajoutés par rapport à l'original; ils peuvent aussi marquer les changements de casse. Ils encadrent aussi les points d'omission. On ne laisse pas d'espace avant et après les crochets, qui ne font que s'insérer dans le texte existant.

Il considérait qu'« [i]l s'agissait [...] de la pire interprétation qu'il nous a proposée à ce jour ».
« Je vous guiderai dans vos études[,] mais vous devrez fournir beaucoup d'efforts. »
« Je vous guiderai dans vos études [,] mais vous devrez fournir beaucoup d'efforts. »

On peut utiliser les accolades pour mettre en évidence des caractères superflus.

Indication de la forme complète d'un prénom abrégé : Lorsqu'on cite une source dans laquelle un prénom (ou tout autre élément) est abrégé, on fournit la portion manquante entre crochets, mais on omet le point abréviatif pour éviter d'alourdir la typographie. On peine conclure sans peine qu'il était présent dans la source.

S[ophie]-C[armen] Eckhardt-Gramatté
S.[ophie]-C.[armen] Eckhardt-Gramatté

Sic et recte : Les mots latins sic et recte permettent d'identifier un ajout de la part de l'éditeur. Les mots s'écrivent en italique, alors que les crochets restent en romain. Il est parfois difficile, voire impossible, d'éviter la juxtaposition de deux mots en italique. Tout point d'exclamation après sic est superflu, le mot latin se suffisant à lui-même.

On a présenté hier la Symphonie Erotica [sic] de Beethoven.
On a présenté hier la Symphonie Erotica [sic!] de Beethoven.

On a présenté hier la Symphonie Erotica [recte Eroica] de Beethoven.

Traduction d'un titre : Les crochets servent à fournir la traduction d'un titre dans une langue qui peu susceptible d'être connue et de bien montrer qu'il s'agit d'un ajout. Ils permettent aussi d'éviter une rencontre de parenthèses si on devait ajouter une autre mention, comme une date.

Ferenc László, Bartók Béla : Tanulmányok és tanúságok [Béla Bartók : Essais et témoignages] (1980) {En hongrois, le nom de famille précède le prénom.}

Parenthèses à l'intérieur de parenthèses : Les crochets servent à mettre entre parenthèses des mots faisant déjà partie d'une parenthèse, p. ex. l'adresse bibliographique dans une référence donnée entre parenthèses. Il vaut toutefois mieux essayer de reformuler de manière à éviter d'utiliser les crochets.

[...] (Voir à cet égard une explication détaillée dans Charles Rosen, Le style classique : Haydn, Mozart, Beethoven, traduit de l'américain par Marc Vignal [Paris : Gallimard, 1978], 50.) [...]

Vers trop longs : Lorsqu'un vers est trop long pour les marges, on reporte l'excédent à la ligne suivante, avec appui à droite, et on ajoute un crochet ouvrant au début de la partie reportée.

Huldreichster Tag,
dem ich aus Dichters Traum erwacht!
Das ich erträumt, das Paradies,
in himmlisch neu verklärter Pracht
hell vor mir lag,
dahin lachend nun der Quell den
                            [Pfad mir wies;
die, dort geboren,
den Ruhm erkoren,
der Erde lieblichstes Bild,
[...]

Richard Wagner, Die Meistersinger von Nürnberg, acte 3, scène 5

Formes normales : Les crochets entourent les nombres séparés par des virgules (sans espaces) servant à indiquer les formes normales dans la terminologie de la théorie des ensembles (set theory).

4-1, [0,1,2,3] = B-A-C-H (si, la, do, si)

Chevrons (< >)

Passages supprimés : Les chevrons (crochets obliques ou crochets en chevrons) servent à indiquer qu'un mot ou un passage se trouve rayé dans un texte que l'on reproduit. L'Office québécois de la langue française recommande que ces signes soient suivis et précédés d'espaces (insécables), sans doute par analogie avec les espaces utilisées avec les guillemets, dont les chevrons sont les ancêtres.

Il s'était < complètement > fourvoyé.

Passages illisibles ou reconstitués : On peut utiliser les chevrons pour isoler des mots complètement ou partiellement illisibles dans des transcriptions de textes. Il convient de préciser le sens donné à ces signes.

Je croyais pourtant avoir envoyé à mon ancien collègue P<ag...> une invitation.

Vecteurs d'intervalles : Les chevrons entourent les séries de nombres sans espaces servant à identifier les vecteurs d'intervalles (John Rahn) dans la terminologie de la théorie des ensembles (set theory); Allen Forte utilise cependant les parenthèses.

<321000> ou (321000) = B-A-C-H (si, la, do, si)

Adresses URL, permaliens et identifiants numériques d'objets : Le World Wide Web Consortium, à l'article Wrappers for URLs in plain text, recommande d'utiliser les chevrons lorsqu'on cite une adresse URL dans un texte.

On trouvera de nombreuses suggestions relatives à la rédaction dans le Guide des difficultés de rédaction en musique (GDRM) <https://roberge.mus.ulaval.ca/gdrm/>.

L'utilisation des chevrons dans un texte non technique n'est toutefois pas une pratique très répandue; d'ailleurs, le Chicago Manual of Style (17e éd., par. 6.8, 6.104, 14.161) et le MLA Handbook (8e éd., par. 48, 110; voir aussi la 9e éd., parue en 2021) n'en recommandent pas ou plus l'usage. De plus, Microsoft Word les efface automatiquement en activant le lien lorsqu'on tape sur la barre d'espace ou la touche Retour. Si l'on tient à les utiliser, la procédure suivante permet de déjouer le logiciel :

Placer le pointeur après le chevron fermant et taper un caractère ne modifiera plus la présentation.

Il est toujours préférable de chercher à citer soit le permalien (angl. permalink, persistent URL) qui fait désormais partie des notices fournies dans les catalogues de bibliothèques, soit l'identifiant numérique d'objet (angl. digital object identifier; DOI). Ces types de liens ne sont pas appelés à changer, contrairement aux adresses qui apparaissent dans la barre d'adresse d'un navigateur.

https://ulaval.on.worldcat.org/oclc/473617235
https://doi.org/10.1109/5.771073

Accolades ({ })

Notes de l'éditeur : Bien que l'usage ne soit pas répandu, on peut placer entre accolades les notes ajoutées par l'éditeur d'un ouvrage collectif dans les contributions des auteurs.

1{On trouvera aux p. 123-145 une liste complétant le tableau 6.}

Caractères superflus : Les accolades peuvent servir à identifier des caractères présents dans une source, mais qui doivent être omis pour éliminer une erreur. Ils jouent donc le rôle opposé à celui tenu par les crochets, qui entourent les ajouts de l'éditeur.

Le compositeur{,} s'était entendu avec son éditeur pour faire paraître ses cinq pièces dans un même recueil.

Barre oblique (/)

Liens Internet : La barre oblique sépare les parties d'une adresse URL. Dans l'exemple, la barre verticale indique où une coupure est possible si l'on doit diviser un lien. On coupe après la barre oblique et avant un point, ce qui force l'œil à poursuivre la lecture à la ligne suivante.

https:// | roberge | .mus | .ulaval | .ca/ | roberge/ index | .htm

Division de passages de poésie ou d'inscriptions : Lorsqu'on reproduit à l'intérieur d'un paragraphe le texte d'un poème ou d'une inscription étalée sur plusieurs lignes, p. ex. une dédicace, on indique la séparation des vers ou lignes (saut de ligne) par une barre oblique, précédée d'une espace insécable (essentielle pour éviter que la barre ne se retrouve au début de la ligne suivante) et suivie d'une espace normale. Si le Chicago Manual of Style, 17e éd., par. 13.29, comme le Guide du rédacteur (Bureau de la traduction de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada), par. 7.2.9, recommandent la barre oblique, le New Oxford Style Manual, par. 4.13.2 et 9.4.1, favorise la barre verticale (|).

Mein Erbe nun / nehm' ich zu eigen. / Verfluchter Reif! / Furchtbarer Ring! / Dein Gold fass' ich / und geb' es nun fort (Richard Wagner, Götterdämmerung, acte 3, scène 3)

Opposition de termes : La barre oblique sert à regrouper deux termes placés en opposition. Si la juxtaposition comporte des mots surcomposés, on ajoute une espace insécable de part et d'autre de la barre oblique.

Polarité dominante/tonique
Opposition majeur/mineur
Alternance tierce majeure / seconde majeure

On utilise le trait d'union pour juxtaposer des noms de personnes pour indiquer une relation ou un affrontement.

Chiffres indicateurs de mesure : Même si une indication de mesure n'est pas à proprement parler une fraction, on sépare habituellement le numérateur du dénominateur avec une barre oblique, à moins d'avoir accès au symbole entièrement formé dans la fonte habituelle pour ces éléments.

Une mesure à 3/4

Clarification de la valeur d'une note : Dans un rapport critique, on peut utiliser la barre oblique après une valeur de note si le point final qui la suit risque d'être confondu avec un point de prolongation, comme c'est le cas à la fin d'une phrase. On doit insérer une espace insécable entre la note et la barre oblique; la ponctuation est collée à la barre oblique. Il est essentiel de fournir une note explicative au sujet de cet usage peu connu.

Barre oblique utilisée pour éviter la confusion avec un point de prolongation

Usages incorrects : 12/11/1928, la guerre de 14/18 (1914/1918), et/ou (tournure contestée), Bach/Busoni.

Barre verticale (|)

Signes de reprise : La barre verticale, suivie ou précédée d'un deux-points selon qu'on marque le début ou la fin d'une section, sert de signe de reprise dans les schémas formels.

Le menuet classique utilise la forme |:A:|:BA′:|.

Division de passages de poésie ou d'inscriptions : La barre verticale est parfois utilisée plutôt que la barre oblique, particulièrement en anglais britannique, pour reproduire les sauts de lignes dans les sources. On la trouve par exemple dans les descriptions du Répertoire International des Sources Musicales (exemple).

Voir la page « Vertical bar » sur Wikipédia pour une présentation détaillée des nombreux usages, particulièrement en mathématiques et en informatique; la page française est beaucoup moins détaillée.

Guillemets (« », “ ”)

Les codes permettant d'insérer les guillemets français, américains, anglais et allemands sont présentés ailleurs.

C'est en saisissant les guillemets français avec Maj+2 plutôt qu'avec les symboles qui se trouvent dans le coin inférieur gauche du clavier canadien-français (« et ») que l'on insère automatiquement les espaces insécables. De plus, lorsqu'on fait du copier-coller à partir d'une autre application ou d'une page Web, il faut remplacer les espaces normales par leurs versions insécables. Dans la plupart des cas, c'est seulement en affichant les marques de paragraphe (Ctrl+Maj+8 dans Microsoft Word) que l'on peut voir si les espaces importées sont insécables.

Références bibliographiques : Les guillemets servent à mettre en évidence les titres d'articles de périodiques, de revues et de journaux ainsi que les titres de travaux universitaires inédits (mémoires et thèses) et de chapitres de volumes, Ces titres s'écrivent en romain et non en italique, dont l'usage est réservé aux titres de périodique ou des livres eux-mêmes.

Jean Chantavoine, « Ferruccio Busoni », La Revue hebdomadaire 29, no 14 (1920) : 370.

Titres d'œuvres : On met entre guillemets les titres ajoutés à des œuvres portant des titres génériques de même que les titres des extraits.

Ludwig van Beethoven, Sonate pour piano no 8 en do mineur, op.  13 (1797-1798), « Pathétique »

Les titres comportant le nom d'une forme ou un mot apparenté (scherzo, finale), et qui se trouvent ainsi amplifiés de sorte qu'ils ne sont plus purement génériques, peuvent s'écrire en romain et entre guillemets.

Le quatrième mouvement de la Symphonie no 1 de Dutilleux est intitulé « Finale con variazioni ».

Citations : Les guillemets français (avec espaces insécables) entourent les citations de premier niveau (les plus courantes), et les guillemets américains (sans espaces) les citations de deuxième niveau (autrement dit les citations à l'intérieur de citations). Le même principe s'applique à des passages de texte ou à des titres ou des paroles faisant l'objet d'une citation à l'intérieur d'un titre.

Il disait souvent que « cette pièce que d'aucuns considèrent si “géniale” n'était en fait qu'un ramassis d'idées qui n'aboutissaient nulle part ».
« “Ich habe in diesen Blättern meiner Begeisterung freien Lauf gelassen” : Gisella Selden-Goth als ergebene Verehrerin Ferruccio Busonis » (Marc-André Roberge)
Prélude à « L'après-midi d'un faune » (Claude Debussy)

Utilisation des guillemets dans des titres ou des citations en langue étrangère : Lorsqu'on cite un titre ou un passage dans une langue autre que le texte principal en français, on remplace les guillemets de cette langue par les guillemets français en prenant soin d'insérer les espaces insécables là ou ils sont requis.

Wagner's « Ring » and Its Symbols : The Music and the Myth (Robert Donington)
Wagner's ‘Ring’ and Its Symbols : The Music and the Myth (Robert Donington) {ouvrage publié en Angleterre, donc avec guillemets simples}

Précautions rédactionnelles : Les mots nouveaux ou utilisés dans un sens qu'ils ne possèdent pas généralement ou encore dont on préfère ne pas endosser la responsabilité parce qu'ils sont délicats, se mettent entre guillemets, du moins lors de la première occurrence.

Il était à cette époque très préoccupé par l'étude de [ce qu'il est convenu d'appeller] la « question juive ».

Mot ou expression entre guillemets précédé d'une apostrophe : Il vaut mieux reformuler un passage où se voisinent une apostrophe utilisée pour une élision et un guillemet ouvrant, p. ex. l'«*xxx (l'astérisque montre l'emplacement de l'espace insécable), de manière à éviter les problèmes suivants :

Deux solutions sont possibles si l'on tient à utiliser une forme élidée, la deuxième étant la meilleure :

Malheureusement, le problème revient si l'on remplace tous les guillemets dactylographiques par des guillemets typographiques lors d'une révision typographique. On peut ne pas voir le remplacement non souhaité à moins d'une relecture soignée. Il est donc préférable de reformuler, comme dans le deuxième exemple.

Elle a chanté le (l'air) « Ah, fors'è lui » de La traviata de Verdi.
Elle a chanté l'« Ah, fors'è lui » de La traviata de Verdi.

L'auteur rappelle que, selon l'habitude du compositeur, « un bon nombre de thèmes se distinguaient par leur manque de contraste ».
L'auteur rappelle qu'« un bon nombre de thèmes se distinguaient par leur manque de contraste ».

Astérisque (*)

Identification de notes dans les exemples musicaux : L'astérisque forme un signe discret permettant de mettre en relief des notes ayant une signification particulière dans des exemples musicaux et sur lesquelles on veut attirer l'attention. On doit alors s'assurer de mentionner dans le texte l'utilisation de l'astérisque.

Appels de notes : Il arrive que des éditeurs utilisent des symboles plutôt que les chiffres pour numéroter les notes dans un texte qui n'en comporte que quelques-unes. On se sert alors, pour chaque page, et dans cet ordre, de l'astérisque, suivi des symboles (masc. obèle), (double obèle) et § (section). Ces symboles ne permettent cependant pas de fournir des références précises.

Il est aussi possible, voire préférable, de reformuler les notes de manière à en intégrer le contenu au texte.

C'est d'ailleurs dans son ouvrage Harmonielehre (Universal Edition, 1911) que Schoenberg aborde le sujet.
C'est d'ailleurs dans son traité d'harmonie que Schoenberg aborde le sujet*. [Note] L'ouvrage, qui s'intitule Harmonielehre, a été publié par Universal Edition en 1911.

Prime, seconde (′, ″)

Divisions formelles : Les symboles (prime) et (seconde) servent à identifier des sections d'une œuvre qui consistent en reprises modifiées. L'apostrophe () n'est pas une substitution acceptable.

Le compositeur utilise les formes AA′A″ et ABCB′A.
Le compositeur utilise les formes AA’A’’ et ABCB’C.

Caractère Unicode HTML 4 Microsoft Word Corel WordPerfect
Prime (′) U+2032 &#8242;
&#x2032;
&#prime;
Taper 2032 dans le texte, puis appuyez sur Alt+X (selon Microsoft, mais ne fonctionne pas; utiliser Alt+C) Ctrl+W : 6,45
Seconde (″) U+2033 &#8243;
&#x2033;
&#Prime;
Taper 2033 dans le texte, puis appuyez sur Alt+X (selon Microsoft, mais ne fonctionne pas; utiliser Alt+C) Ctrl+W : 6,46

Accent grave (`)

Musique vocale anglaise : L'accent grave s'utilise dans certaines partitions mettant en musique un texte anglais, p. ex. les oratorios de Handel, pour indiquer que la terminaison -ed doit être prononcée comme une syllabe distincte.

callèd, hallowèd, learnèd

Exposant (...1, ...x)

Appels de note : Le chiffre en exposant sert à numéroter les appels de note. Dans la tradition française, l'appel se place avant la ponctuation. Le chiffre en exposant peut aussi servir pour le numéro de note lui-même si on ne veut pas utiliser des chiffres de la même taille que le texte et ramenés à la ligne.

Dans sa lettre à Adolphe Pictet de Rochemont, Liszt écrit que ...42
42Franz Liszt à Adolphe Pictet de Rochemont, septembre 1837, dans ...

Recto, verso : Les lettres r et v en exposant servent à indiquer le recto ou le verso d'un folio, qui est une grande feuille pliée, donnant deux côtés par page, mais avec numérotation uniquement au recto. On peut aussi utiliser des lettres normales.

Fol. 12v, 14r
Fol. 125r-v
Fol. 40-42 {folios complets}

Signe de multiplication (×)

Il faut utiliser le véritable signe de multiplication (×) plutôt que la lettre x lorsqu'on précise les dimensions d'un objet (hauteur, largeur, profondeur). On saisit le signe de multiplication (U+00D7) en tapant Alt+158 ou Alt+0215. Il convient d'ajouter une espace insécable avant le signe pour le joindre au premier élément.

38 × 70 cm
38 x 70 cm

Caret (^)

Le caret (U+005E ou &#94 ou &#x5E; ou &Hat;) est un signe typographique en forme de V inversé placé au-dessus d'un chiffre pour désigner les degrés de la gamme. Il représente aussi l'opérateur d'exponentiation en informatique. On peut le saisir en utilisant la police Scale Degrees du compositeur australien Matthew Hindson.

degrés de la gamme avec carets

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Date de dernière modification : 2024-11-29
© Marc-André Roberge 2024
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Faculté de musique, Université Laval, Québec