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La présente page consiste en un guide, non pas de rédaction, mais d'étiquette du concert, tant pour les musiciens que pour le public. Il propose des suggestions visant à permettre une expérience musicale réalisée dans les règles de l'art et qui soit la plus satisfaisante possible pour toutes les personnes impliquées.
Les orchestres symphoniques et autres ensembles qui se produisent en public possèdent généralement leurs normes régissant la tenue vestimentaire en fonction des différents contextes où ils sont appelés à jouer (concerts réguliers, concerts d'été, festivals, etc.). Les suggestions relatives à la tenue vestimentaire, qui correspondent à des pratiques largement acceptées, seront particulièrement utiles aux musiciens faisant partie des orchestres de jeunes et d'étudiants, bien que les responsables de ces ensembles auront normalement établi des directives précises.
Les impairs vestimentaires sont d'autant plus visibles qu'ils sont imposés au spectateur pendant une longue période. Il faut garder à l'esprit que le public du concert ou de l'opéra est presque aussi varié que la société elle-même et que nombre de gens sont très sensibles à ces aspects.
Habit (queue de pie; angl. tails), smoking (angl. tuxedo) ou complet-veston noir. Le pantalon noir avec chemise noire sans cravate s'impose de plus en plus, particulièrement dans les orchestres de chambre et les orchestres jouant dans une fosse, comme d'ailleurs en récital.
Chemise blanche à manches longues (idéalement conçue pour être portée avec un nœud papillon)
Nœud papillon noir (ou cravate noire dans le cas du complet-veston si le code vestimentaire de l'ensemble la préfère au nœud papillon)
Bas noirs et chaussures habillées noires, bien cirées, avec semelles discrètes et coutures non contrastantes
Erreurs de goût
Robe longue noire ou jupe longue noire sans fente (de légères fentes sont possibles, mais tout excès est un impair); les violoncellistes et les percussionnistes portent souvent des pantalons. Le pantalon noir avec blouse noire s'impose de plus en plus, particulièrement dans les orchestres de chambre et les orchestres jouant dans une fosse.
Blouse blanche avec manches trois-quarts ou plus, dans le cas du port d'une jupe
Bas noirs et escarpins avec bouts fermés et sans boucle contrastante, talons de hauteur modérée
Coiffure classique avec cheveux attachés de manière à ne pas nuire au jeu (les barrettes devraient être transparentes ou de la même couleur que les cheveux)
Erreurs de goût
Les musiciens (comme des acteurs) se souhaitent souvent bonne chance en disant « Merde ». En allemand (et aussi en anglais), on dit « Toi, toi, toi » (se prononce comme le mot anglais toy). La personne qui reçoit le souhait ne doit jamais remercier son interlocuteur pour ne pas attirer ainsi la malchance. En anglais, une autre expression courante est « Break a leg », qui correspond à « toucher du bois ».
Toute allocution ou brève présentation du concert ou des œuvres, qu'elle soit faite par les interprètes, les organisateurs du concert ou les commanditaires, doit avoir fait l'objet d'une préparation. Rien n'est plus dangereux qu'une improvisation pour qui n'est pas rompu à cet exercice et ne maîtrise pas l'art de parler en public. Il est trop facile de paraître ridicule lorsqu'on ne possède pas la facilité voulue. Le tout doit être livré de façon déterminée, et ce, dans une langue simple et soignée qui évite soigneusement les familiarités et l'humour douteux ou déplacé. Le désir de paraître moins strict et formel amène beaucoup de gens à alléger le ton et à recourir à l'humour, mais les choses risquent de tomber à plat plus souvent qu'autrement, voire de faire une mauvaise impression quant au professionnalisme de l'orateur. Il ne faut pas oublier que les sensibilités varient d'une culture à l'autre.
On doit éviter de présenter un interprète dans des termes exagérément élogieux, voire carrément erronés (surtout pour un interprète en début de carrière), dans le but de lui faire plaisir ou d'éviter de le froisser ou encore de susciter l'adhésion du public. Si l'on doit présenter une personne dans plus d'une langue, il faut s'assurer de pouvoir le faire avec la maîtrise voulue. Il convient aussi d'utiliser des formulations équivalentes pour éviter de donner dans une langue l'impression que la renommée d'un artiste est plus grande que dans l'autre.
Le public, venu au concert pour entendre des interprètes se produire, appréciera que les communications au public ne s'éternisent pas et ne déparent pas la qualité de l'événement par leur amateurisme.
Enfin, les mécènes, commanditaires et politiciens qui se présentent sur scène en groupe à des fins de promotion, de reconnaissance, etc., devraient s'abstenir d'imposer au public des séances de bises et d'étreintes.
À l'exception des musiciens d'orchestre, qui accordent leurs instruments sur scène après que le hautbois ou le piano ont donné le la, il vaut mieux s'occuper de cette tâche en coulisses ou du moins se limiter à une brève retouche. Il peut cependant être souvent nécessaire de réviser l'accord entre deux œuvres ou entre deux mouvements.
On doit faire son entrée sur scène d'une façon déterminée, mais sans hâte, et éviter de se lancer dans une œuvre sans au moins un moment de silence. Les femmes doivent porter des chaussures permettant une démarche en accord avec l'élégance de leur robe.
Les solistes devraient éviter de prendre des poses « romantiques » ou « inspirées », de repousser sans raison leur chevelure par des mouvements brusques de la tête, de taper du pied, de chantonner (comme le faisait Glenn Gould), de projeter les mains en l'air à la fin des pièces (ou de faire des mouvements exagérés ou sans proportion avec l'effort fourni). Bref, il faut jouer en respectant le public et non pour « épater la galerie ». Les pianistes devraient garder les deux pieds sur les pédales plutôt que de déplacer sans raison le pied gauche sous le banc.
Les musiciens (plus particulièrement les pianistes) qui doivent s'éponger le front entre les pièces devraient ranger leur mouchoir dans leur poche. Il est préférable de ne pas le déposer sur le cadre du piano, car il devient alors visible à partir des balcons.
Les tourneurs de page (souvent des étudiants en musique) devraient toujours écouter les œuvres avec la partition avant le concert, s'entendre avec le pianiste au sujet des reprises ou des autres particularités des pièces, feuilleter soigneusement la partition pour s'assurer que des pages n'ont pas tendance à rester collées (et, le cas échéant, en user légèrement les coins au préalable), compter leurs temps dans les passages plus complexes ou en mouvement perpétuel (où le risque de se perdre est plus élevé), se lever quelques mesures avant la fin d'une page et se tenir prêt à tourner au bon moment (pas plus que quelques temps avant la fin de la dernière mesure), être prêt à réagir si la page tend à revenir sur elle-même.
Lorsque le pianiste quitte la scène, le tourneur de pages doit quitter d'une façon discrète en emportant les partitions, et ce, en gardant une bonne distance, donc sans chercher à s'inclure dans les applaudissements. Le tourneur de pages n'applaudit normalement pas.
De manière à éviter au public d'applaudir à un moment inopportun, les interprètes doivent veiller à limiter l'ampleur de leurs mouvements à la fin des pièces et à faire sentir discrètement que l'œuvre n'est pas terminée.
À la fin d'un concerto, le soliste serre la main du chef d'orchestre et ensuite du chef d'attaque. Un soliste (chanteur, violoniste, etc.) se tourne d'abord vers son partenaire ou accompagnateur pour le remercier avant de saluer le public. Le soliste (ou le plus souvent la soliste) se voit offrir un bouquet de fleurs, parfois par un enfant. On peut douter de la pertinence des bises et des étreintes, qui sont devenues omniprésentes.
Les solistes doivent prendre le temps nécessaire pour saluer le public. Ils doivent se placer de manière à être vus de face, et ce, à un endroit où l'éclairage les atteint. L'ampleur du salut est normalement proportionnelle à l'âge, au renom, à la qualité de l'exécution, etc. Ainsi, une diva adulée qui vient de chanter un air célèbre d'une façon admirable se penchera souvent vers son public en fléchissant le genou, mais une étudiante s'abstiendra de ce cérémonial et ne s'inclinera que légèrement, avec modestie.
Comme de nombreux spectateurs voudront bien voir l'interprète, il faut prendre le temps requis pour saluer, mais sans toutefois exagérer. On ne doit surtout pas être gêné de saluer selon les règles de l'art, donc faire les choses correctement jusqu'au bout.
L'identification d'un rappel (angl. encore) devrait idéalement être annoncée dans la langue du public, et ce, haut et fort, de manière à être bien compris. Pour faciliter la compréhension, il est souhaitable d'attendre quelques instants après avoir signifié son intention de manière à ce que les bruits de salle aient pu s'apaiser. Même si certains rappels sont bien connus, il vaut toujours mieux les identifier, car nombre de spectateurs (probablement la majorité) ne connaîtront pas la pièce et aimeront savoir ce qu'ils entendent. Idéalement, les organismes qui présentent des concerts devraient afficher sur leur site Web et leurs réseaux sociaux la liste des rappels et des changements au programme le plus rapidement possible après le concert.
Les suggestions contenues dans cette section visent à permettre aux spectateurs de s'intégrer à ces activités assez ritualisées que sont les concerts symphoniques, les récitals et les représentations d'opéras. En tenant compte de ces conventions plus ou moins universelles, on permettra à l'ensemble des spectateurs de profiter au maximum d'un événement sans être dérangés ou choqués par des comportements peu agréables qui ne tiennent pas compte du caractère collectif de l'activité.
Le code vestimentaire (angl. dress code) est beaucoup moins rigoureux aujourd'hui que par le passé, tant pour le public que pour les interprètes. On peut d'ailleurs voir tous les types de tenues en partant des jeans jusqu'aux vêtements de soirée. Une tenue propre et sobre dans laquelle on se sent à l'aise est généralement la façon idéale de se présenter, à moins qu'il ne s'agisse d'un concert gala ou que l'on ne soit invité à une réception après le concert.
Il ne faut pas oublier que les traditions sont plus tenaces dans certains pays que dans d'autres et qu'une tenue négligée pourra au mieux faire froncer les sourcils. Les premières d'opéras sont souvent plus formelles que les autres représentations et que les concerts symphoniques.
Quelle que soit la tenue choisie, il ne faut jamais porter de chapeau, car il s'agit d'une obstruction visuelle très désagréable pour les personnes assises derrière soi.
Il faut renoncer aux bijoux qui font des cliquetis et pourraient ainsi déranger les voisins. Les parfums, eaux de toilette et lotions après-rasage devraient être utilisés avec la plus grande modération. L'idéal est tout simplement de s'en abstenir, car ils peuvent incommoder les autres spectateurs, voire provoquer des éternuements.
Il est important de planifier ses déplacements de manière à arriver sur les lieux d'un concert ou d'un opéra avec une avance confortable. Stationner, laisser ses effets personnels au vestiaire et, au besoin, récupérer ses billets au guichet prend souvent plus de temps que prévu, particulièrement lorsque des travaux sont en cours à proximité de la salle. Ne pas arriver trop serré dans le temps laisse aussi quelques minutes pour consulter le programme et se placer dans un état réceptif.
Comme les retardataires dérangent autant le public que les musiciens, les ouvreurs (angl. usher[s], usherette[s]; ital. maschera [pl. maschere]) ne leur permettent habituellement d'entrer qu'à un moment approprié. Pour rendre l'attente moins pénible à ces personnes, on trouve aujourd'hui dans les foyers de plusieurs salles des moniteurs permettant de suivre le concert de l'extérieur. Si l'on reçoit la permission d'entrer avant une pause dans le concert, il vaut mieux rester debout contre le mur ou prendre les premiers sièges libres, si possible, quitte à gagner son siège seulement après l'entracte. Il faut à tout prix éviter de s'excuser à voix haute auprès de chaque personne dont on frôle les genoux; les gens comprennent que le retardataire fait de son mieux.
Il est essentiel de bien préparer les enfants à assister à un concert ou un opéra en leur présentant les principales règles de conduite.
Il est essentiel de désactiver avant d'entrer dans la salle les montres numériques ou téléavertisseurs ainsi que les téléphones cellulaires, y compris les sonneries destinées à rappeler un rendez-vous ou toute forme de notification. Il faut aussi s'assurer que les appareils auditifs n'émettront pas de bruits indésirables. Le problème est devenu une plaie dans les salles de concert, comme en témoigne l'épisode survenu pendant l'exécution des dernières pages de la Symphonie no 9 de Mahler lors d'un concert du New York Philharmonic sous la direction d'Alan Gilbert le 10 janvier 2012. Les organismes qui présentent concerts et opéras ne devraient jamais hésiter à rappeler au public l'importance de désactiver tout appareil risquant de déranger le déroulement de l'événement.
Les spectateurs devraient accorder toute leur attention à la représentation et résister à l'envie d'allumer leur téléphone pour texter leurs commentaires sur les réseaux sociaux au moyen d'un microbillet (angl. tweet). La lumière projetée par l'écran et l'activité au clavier ne peuvent qu'être très incommodantes pour les voisins. Il y a fort à craindre que cette pratique risque de se répandre puisque certaines salles ont même commencé à l'encourager en proposant, du moins à titre expérimental, des sièges réservés à cet effet (angl. tweet seats).
Les médecins susceptibles de recevoir un appel d'urgence sur leur téléavertisseur devraient voir s'ils peuvent remettre leur appareil au guichet de manière à ce que l'on vienne les chercher au besoin. Ils peuvent aussi essayer d'obtenir un siège qui leur permettra de quitter facilement et rapidement.
Il est interdit de faire des enregistrements audio ou vidéo de concerts ou d'opéras (et d'en faire la distribution) sans la permission des artistes ou de leurs représentants et d'une entente avec les autorités de la salle où se déroule l'événement. Un concert donné en public n'est pas une activité artistique appartenant au domaine public au sens de la loi sur le droit d'auteur. Les ouvreurs qui verraient une personne en train d'enregistrer pourraient la faire sortir de la salle, ce qui ne ferait que déranger les autres spectateurs pendant plusieurs minutes.
Le concert n'est pas (ou n'est plus) un salon où l'on tient des conversations. Par respect pour les gens qui ont non seulement payé leur place, mais s'attendent à profiter au maximum de l'événement, on doit cesser toute conversation dès qu'il devient évident que le concert ou l'opéra s'apprête à commencer (réduction de l'éclairage, entrée d'une personne sur la scène). Les conversations n'intéressent personne dans la salle, peut-être même pas les gens auxquelles elles s'adressent. Il faut aussi éviter de faire des commentaires entre les pièces ou les mouvements, car la musique reprend souvent plus rapidement qu'on ne le pense.
Le prélude ou l'ouverture d'un opéra de même que les interludes font partie intégrante de l'œuvre et ne doivent pas servir à accompagner les restants de conversation. Rien n'est plus désagréable pour qui veut profiter au maximum de la musique que de supporter les commentaires des voisins.
Manger au concert ou à l'opéra témoigne d'un manque d'éducation flagrant. Certaines salles ont cependant commencé à permettre la consommation de boissons, ce qui oblige à une certaine prudence. Plus particulièrement, les conséquences de la consommation de bonbons et de pastilles, et surtout le dépliage de leurs emballages, est l'un des pires irritants auxquels on peut être soumis dans ce contexte. Une salle de concert est conçue pour diffuser le son, non pour l'assourdir. Ainsi, tout froissement de papier ou de plaquette en plastique moulé et fermée par une feuille de papier d'aluminium (plaquette alvéolée; angl. blister pack) sera entendu à des mètres à la ronde et privera plusieurs auditeurs de la concentration requise pour apprécier l'œuvre.
Le spectateur qui, par mégarde, s'échapperait et commencerait à déplier un emballage devrait se rappeler qu'un dépliage ou un pliage lent et soigné des emballages ne fait que prolonger l'agonie des voisins. Plutôt que de manipuler l'emballage, il suffit de le déposer sous son siège et d'attendre l'entracte pour en disposer d'une façon appropriée.
Si l'on doit absolument prendre des pastilles pour la toux, on peut les déballer avant le concert et les placer dans un mouchoir de façon à éviter les problèmes associés aux emballages.
Les sources de bruits incommodants sont nombreuses : bracelets et colliers (surtout composés de plusieurs morceaux), boutons-pression, fermetures éclair (particulièrement celles des sacs à main) et velcro, pièces de monnaie et clés, craquements de fauteuils défectueux, ouverture de sacs à main, frottement de tissus synthétiques (comme ceux des vêtements d'hiver), bâillements d'ennui, etc.
Parmi les autres comportements à éviter, on retrouve (outre le dépliage des bonbons) : chantonner, ronfler, taper du pied, battre la mesure sur ses cuisses ou dans les airs (angl. air conducting), mâcher de la gomme bruyamment, croquer des bonbons. Enfin, demander avec force à un spectateur de se taire ou de ne pas faire de bruit (« shhh! ») peut aider à venir à bout du problème, mais est néanmoins une source de bruit.
Rien n'est plus stressant et désagréable que de se trouver assis à côté ou près de spectateurs qui ne tiennent pas compte de leurs voisins ou affichent un comportement grossier et peuvent ainsi gâcher le plaisir de leurs victimes pendant plusieurs minutes en les privant de la concentration requise.
On doit éviter de faire du bruit avec son programme, p. ex. en le pliant, roulant ou frottant avec les doigts. Il est facile de le ranger sous le siège (ce qui élimine le risque de l'échapper), surtout si l'éclairage trop faible ou inexistant n'en permet pas la lecture. Les spectateurs assis aux premières rangées des corbeilles, des mezzanines ou des balcons ne doivent jamais déposer leur programme ou quelque objet que ce soit sur la balustrade devant eux de façon à éviter que ces objets ne tombent sur les spectateurs assis au parterre. Les ouvreurs voient généralement à avertir les spectateurs fautifs.
Dans le cas où l'on aurait distribué un livret contenant les textes des œuvres vocales, il est impératif de prendre le plus grand soin en tournant les pages, car le bruit produit par des centaines de programmes manipulés en même temps deviendrait vite intolérable. Il ne faut surtout pas plier le livret dos contre dos pour ensuite comprimer le pli, au risque d'empirer le problème. Les organismes devraient d'ailleurs évaluer soigneusement les conséquences d'une telle distribution au public.
Les personnes qui ont la malchance d'avoir un siège défectueux ou bruyant ne devraient pas hésiter à signaler le problème au personnel ou, idéalement, à aller voir le gérant de salle à l'entracte ou à la fin du concert ou à envoyer un mot à la direction de l'organisme ou de la salle. Les problèmes se règlent d'habitude très rapidement, et les spectateurs (comme le plaignant) en bénéficieront lors des prochains concerts.
De manière à mieux voir les décors et les personnages à l'opéra, certains spectateurs aiment se servir de jumelles comme on peut en louer dans certaines salles. Il convient de ne pas faire de commentaires à son voisin en les lui passant. D'autres personnes se servent d'une lampe de poche ou utilisent le flash de leur téléphone cellulaire pour vérifier des détails dans le programme pendant la représentation. Cette pratique devrait être découragée puisqu'elle dérange de nombreux voisins (même à une dizaine de sièges de distance) en attirant leur regard sur la source de lumière.
On doit éviter de s'appuyer les genoux sur le dossier du siège devant soi ou de donner des coups sur le dossier ou sous le siège. De même, on doit s'abstenir de s'asseoir sur le bout de son siège et de s'appuyer sur le dossier du siège de la rangée précédente ou encore de tirer sur le dossier.
Dans la mesure du possible, on doit essayer de maîtriser sa toux ou ses éternuements. Si l'on est sujet à tousser, prendre une gorgée de sirop contre la toux avant de se rendre au concert peut aider à régler le problème. Un bon moyen d'amortir le bruit d'un éternuement consiste à enfoncer la bouche dans le coude; on peut aussi essayer d'attendre un moment où le volume sonore est particulièrement élevé.
Une ovation, souvent appelée ovation debout sous l'influence de l'anglais (angl. standing ovation), devrait être réservée à des exécutions vraiment exceptionnelles méritant beaucoup plus que des applaudissements nourris, et non pas faire l'objet d'une pratique presque systématique forçant les autres spectateurs à se lever simplement pour arriver à voir les artistes. Cette pratique, maintenant de plus en plus (voir trop) courante, particulièrement en Amérique du Nord, donne aux artistes une idée trompeuse de l'appréciation du public et contribue à détourner l'ovation de son sens. Celle-ci ne doit pas souligner que l'artiste n'a guère fait plus que se présenter au moment prévu pour faire son travail. Une ovation en cours de concert ou à la fin de la première partie, sauf dans de très rares cas, risque fort d'être considérée comme impertinente.
Lorsqu'un artiste quitte la scène sans donner un rappel en réponse à des applaudissements nourris, le public peut insister en scandant ses applaudissements (angl. rhythmic clapping, rhythmic applause). Ce type d'applaudissements sert aussi à demander des rappels supplémentaires.
Le sujet a fait l'objet d'un article scientifique : Z. Néda, E. Ravasz, T. Vicsek, Y. Brechet et A. L. Barábasi (Département de physique théorique, Université Babes-Bolyai, Cluj-Napoca, Roumanie), « Physics of the Rhythmic Applause », Physical Review. E, Statistical Physics, Plasmas, Fluids, and Related Interdisciplinary Topics (American Physical Society, New York) 61, no 6 (juin 2000) : 6786-6792.
Le public devrait attendre la fin des rappels avant de commencer les préparatifs du départ (ouverture des sacs à main, pliage et rangement des programmes, déploiement des manteaux, etc.), de se lever et de quitter son siège. Les gens qui veulent profiter des rappels n'apprécient pas les bruits que ces mouvements occasionnent, pas plus que la présence de personnes debout ici et là dans les allées, voire dans la rangée précédente.
Rien n'empêche le public de continuer à demander des rappels (ou une partie du public d'inciter les autres à le faire), et ce, même après deux ajouts au programme. Il est toujours possible qu'un interprète soit disposé à revenir une autre fois, mais que le public ne semble pas le réclamer, croyant qu'il en a assez donné. C'est à l'interprète à décider quand arrêter.
À moins d'une urgence, on ne devrait quitter la salle qu'aux entractes ou à la toute fin du concert. De tels départs, souvent motivés par le désir de ne pas faire la file au vestiaire ou au stationnement, sont particulièrement inconvenants à un moment où les interprètes cherchent à intensifier l'atmosphère suggérée par l'œuvre. Se lever et quitter avant la fin des rappels peut être vu comme un manque de respect à l'égard des interprètes et des autres auditeurs, en plus de donner aux artistes l'impression que l'on en a eu assez.
Lorsqu'on assiste à une représentation d'opéra au cinéma, on doit éviter d'empêcher les personnes qui le désirent de voir le générique au complet en restant debout devant son siège pendant plusieurs secondes pour ramasser ses effets personnels.
Si l'on est incapable d'attendre, il faut éviter de heurter les têtes des spectateurs de la rangée du bas avec un sac à main ou un manteau. Les personnes qui utilisent des cannes ou des béquilles devraient s'assurer de les avoir rangées sous leurs sièges parallèlement aux rangées et non perpendiculairement, ce qui pourrait faire trébucher des spectateurs cherchant à sortir.
Au concert, les applaudissements ont leur place à des moments bien précis :
On doit réserver les applaudissements aux moments les plus appropriés (fin d'une sonate, d'un cycle, d'un groupe de pièces ou de mélodies), ce que la disposition des pièces dans le programme et la gestuelle des interprètes permettent normalement de déterminer. La présentation des pièces dans le programme donne habituellement une idée des grandes unités dont il est formé. Les mouvements qui composent une œuvre sont normalement identifiés par leur tempo ou leur titre, et ce, disposés en retrait par rapport au titre principal. En règle générale, les applaudissements sont d'autant plus inopportuns que les pièces sont courtes.
Les interprètes font toujours en sorte d'indiquer par leur gestuelle si les applaudissements sont les bienvenus, p. ex. par un mouvement plus ample des mains ou un déplacement du dos vers l'arrière. Un musicien qui se rapproche de son lutrin fait comprendre qu'il doit tourner une page de manière à poursuivre. Bien des mouvements d'œuvres symphoniques autres que le dernier se concluent de façon brillante. Un arrêt de la musique sur un accord joué fortissimo ne signifie donc pas nécessairement qu'une pièce est terminée. Le meilleur exemple est la fin du troisième des quatre mouvements de la Symphonie no 6 (« Pathétique ») de Tchaïkovski.
Contrairement aux spectacles de musique de divertissement, il n'est pas essentiel de marquer sa satisfaction d'entendre l'interprète commencer une pièce favorite. Il reste que l'on entend souvent lors des rappels le plaisir qu'ont bien des auditeurs à se voir offrir une pièce très connue se superposer à l'annonce ou aux premières notes. Siffler à ce moment est toutefois inconvenant.
Quelle que soit la qualité de l'exécution, il n'est pas de bon goût de chercher à être le premier à se lever d'un bond et à crier « Bravo! ». Quelques instants de silence partagés avec les musiciens et les autres auditeurs ne peuvent qu'augmenter la satisfaction d'avoir profité d'une expérience musicale de qualité. ll vaut toujours mieux commencer à applaudir quelques secondes après les autres spectateurs qu'avant. On évitera ainsi de se mettre les pieds dans les plats en applaudissant pendant la mesure de silence avec point d'orgue quatre mesure avant la fin de Messiah de Handel alors qu'il reste encore un dernier « Amen » marqué Adagio pour mener à la résolution finale. Exprimer sa satisfaction à ce moment témoignerait non seulement de son statut de néophyte, mais aussi d'une incapacité à sentir une résolution, puisque la musique est tenue en suspension par un accord de dominante en position de troisième renversement.
Il est habituellement inapproprié d'applaudir l'entrée d'une personne venue faire une annonce au public avant le concert (p. ex. un changement au programme) ou faire la promotion d'un abonnement, d'une campagne de financement, etc. Le contexte dictera si des applaudissements sont requis à la sortie de cette personne.
À l'opéra, il arrive que le public applaudisse un décor que le lever du rideau lui révèle. Ces applaudissements empêchent cependant les auditeurs de profiter pleinement de la musique. Plus fréquemment, le public n'arrive pas à contenir ses applaudissements dès que la partie vocale est terminée, et ce, même s'il reste encore quelques (voire plusieurs) mesures de musique (dont l'intérêt peut être autant majeur que mineur). Lorsque la chose se produit, les interprètes ne quittent pas leur rôle (angl. to break character) et restent figés jusqu'à ce que le chef recommence, souvent un peu avant que les applaudissements ne se soient complètement apaisés; en d'autres mots, le chef impose la fin des applaudissements.
Si les manifestations subites d'appréciation peuvent se comprendre dans le cas d'opéras qui sont divisés en numéros ou misent sur la virtuosité ou le divertissement, elles devaient être hors de question lorsque la musique est continue ou cherche à procurer un plaisir esthétique plus noble. Par principe, il vaut mieux attendre que la musique se soit complètement évanouie avant d'applaudir et ainsi éviter de rompre brusquement l'intensité d'un moment qui, dans les meilleurs cas, devrait pouvoir se graver dans la mémoire. Ces quelques secondes de silence sont aussi utiles pour faciliter le montage lorsque les concerts sont enregistrés.
Lorsque la mise en scène fait en sorte que les personnages sur scène applaudissent l'un d'entre eux qui vient de chanter (on parle alors de musique diégétique), il ne faut pas y avoir un signal pour que le public fasse de même.
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